"Pour approfondir la médecine, il faut considérer d'abord les saisons, connaître la qualité des eaux, des vents, étudier les divers états du sol et le genre de vie des habitants"
Hippocrate

Hippocrate avait bien compris les liens unissant l'environnement et la santé humaine. Cette médecine préventive a, au fil du temps, laissé la place à une médecine essentiellement curative. Nous traitons les maladies et non plus la santé et le bien-être.
Si nous avons conscience de l'impact de nos activités, notre consommation, nos modes de vie sur l'environnement, connaissons-nous en retour les relations existantes entre la santé humaine et la santé planétaire ?
C'est là qu'intervient la santé environnementale!
L'OMS parle d'une "épidémie de maladies chroniques", des liens clairs entre des facteurs environnementaux et ces mêmes maladies sont aujourd'hui scientifiquement établis.




Les enjeux environnementaux
Les activités humaines impactent la planète, voici un petit tour d'horizon des bouleversements en cours.

En 2024, le réchauffement climatique continue de battre des records inquiétants. Cette année est en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée, avec une augmentation moyenne des températures mondiales dépassant 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, notamment en raison du phénomène El Niño qui amplifie ces hausses. La décennie 2015-2024 est désormais la plus chaude de l’histoire moderne, marquée par des événements extrêmes : vagues de chaleur, incendies, inondations et sécheresses.

En 2024, la chute de la biodiversité atteint un niveau critique. Depuis 1970, les populations de vertébrés sauvages ont décliné de 73 % en moyenne. Les principales causes incluent la destruction des habitats due à l'agriculture intensive, la surexploitation des ressources, les espèces invasives, la pollution et, de plus en plus, le changement climatique. Ce dernier entraîne des extinctions et des perturbations massives dans les écosystèmes.

En 2024, la pollution de l'air demeure une crise sanitaire majeure. Elle est responsable d'environ 8 millions de décès prématurés chaque année, affectant principalement les populations dans les régions à faible revenu et les zones urbaines denses. Les particules fines (PM2.5) et le dioxyde d'azote sont parmi les polluants les plus nocifs, contribuant à des maladies cardiovasculaires, respiratoires et neurologiques.

En 2024, la pollution des eaux reste une crise environnementale majeure, menaçant les écosystèmes aquatiques et la santé humaine. Les principales sources incluent les rejets agricoles (pesticides et nutriments), les polluants industriels, et les eaux usées non traitées. En Europe, moins de 30 % des eaux de surface sont en bon état chimique, principalement en raison d'une gestion insuffisante et d'un cadre réglementaire dépassé.

En 2024, la bétonisation des sols, également appelée artificialisation, reste un défi majeur, menaçant les écosystèmes naturels, les terres agricoles et forestières. Cette pratique réduit la capacité des sols à absorber l'eau, augmentant les risques d'inondations et d'érosion, tout en aggravant le changement climatique en diminuant les surfaces capables de capturer le carbone.

En 2024, la déforestation mondiale reste un problème critique, avec des pertes importantes dans les forêts tropicales, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est, alimentées par l'agriculture intensive et l'exploitation illégale. Cependant, des améliorations sont notées en Amazonie, où la déforestation a diminué de 30 % grâce à des politiques renforcées.
La santé environnementale
" Comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement. Elle concerne également la politique et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d'affecter la santé des générations actuelles et futures"
OMS 1994