Traiter son eau du robinet : une solution efficace ?

L’eau constitue un des produits alimentaires les plus contrôlés par les services publics, sa qualité doit répondre à des normes strictes et exigeantes de la part des autorités régionales, européennes, elles suivent elles-mêmes les normes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Des contrôles sont effectués quotidiennement (39.000/an en Région Wallonne) et les teneurs tolérées sont généralement très faibles (métaux lourds, pesticides…).

Pour connaître la qualité des eaux en Wallonie : https://environnement.wallonie.be/home/milieux/eau/eau-de-distribution.html

Cependant, nous pouvons être exposés à une qualité des eaux non conforme, car contaminée par des polluants, tels des pesticides, des nitrates, essentiellement dans des zones rurales du fait d’une agriculture intensive basée sur les intrants chimiques.

Il faut également savoir que certaines substances chimiques sont des perturbateurs endocriniens et qu’ils peuvent provoquer des problèmes de santé à très faible dose, à des périodes vulnérables du développement (femmes enceintes et petite enfance), les effets du mélange de ces substances sont également très mal connus (effets cocktail). Les seuils réglementaires et les teneurs tolérées ne tiennent donc pas compte des effets très particuliers de ces substances chimiques.

La solution pour réduire la quantité de polluants indésirables dans l’eau du robinet est donc d’installer un système de filtration, malgré tout, il n’existe pas de solution miracle afin d’obtenir une eau complètement débarrassée de toute substance. Chaque solution présente des avantages et inconvénients, l’essentiel reste de pouvoir limiter les risques en installant un système conforme à ses besoins et ses objectifs.

Voici un petit tour d’horizon des systèmes disponibles :

Type	Avantages	Inconvénients
Filtre sur robinet Cartouches de charbon actif.	Facilité d’installation. Capacité filtration :1200 l. À changer environ tous les 3 mois. Efficaces pour le chlore, certains métaux lourds et les pesticides.	Eau filtrée à boire dans les 24h. N’élimine pas le calcaire. Poids relatif sur l’installation en place. Effets limités sur les PFAS.
Carafe filtrante Cartouches de charbon actif.	Efficaces pour le chlore, le calcaire, certains métaux lourds et pesticides.	Cartouches à changer tous les mois (capacité de filtration :100 l). Entretien tous les 3 jours (développement de bactéries). Présence de sels d’argent. Glyphosate non filtré. Effets limités sur PFAS.
Distillateur d’eau Eau distillée par évaporation et condensation.	Solution performante. Suppression de tous contaminants biologiques (virus, bactéries, germes, microbes) et polluants chimiques (métaux lourds, polluants radioactifs, pesticides, chlore, médicaments, PCB…).	Solution coûteuse. Consomme de l’énergie. Sels minéraux éliminés.
Osmoseur inverse Filtres à charbon actif, à sédiments et présence d’une membrane ne laissant passer que les molécules d’eau.	Élimine presque 100% des polluants (bactéries, chlore, nitrates, calcaire, métaux lourds, médicaments, pesticides…) et efficace sur les PFAS. Filtres à changer tous les ans ou 6 mois en fonction de la charge en chlore.	Solution très coûteuse et contraignante (pose, suivi, installation d’un adoucisseur en complément). Gaspillage de grandes quantités d’eau non filtrée.
Purificateur autonome Combine la filtration par micropores et une technologie permettant l’attraction des contaminants.	Utilisable sur toutes les eaux (puits, cours d’eau sauf eau salée). Très efficace pour dépolluer l’eau tout en conservant les minéraux.	Système coûteux mais amorti rapidement (durée de vie 10 ans pour les filtres).

Remarque : les perles de céramique (composées d’argile fermentée par des micro-organismes), déposées au fond de la carafe, améliorent le goût mais ne filtrent pas la majorité des polluants chimiques, on ne les considère pas comme un système de filtration.

Source : Pouclet P. & Maurille-Biron A., Petite bible de santé environnementale, 2021, éd. Thierry Souclar